Lettre du narrateur après dix huit ans

Le visage baigné de larmes et le cœur palpitant, en proie à une vive émotion, je vous exprime par écrit le récit détaillé de ma vie, récit qui peut-être fera pleurer certains d’entre vous de joie et d’émotion et non de chagrin.

Je me suis marié il y a 18 ans et comme tous les jeunes couples, nous avons reçu plein de bénédictions.

Après trois ans de mariage, n’ayant toujours pas d’enfants, nous avons entrepris une série d’examens contraignants, suivis d’une période d’espoir et finalement de déception. Nous avons consulté plusieurs spécialistes en la matière, des Rabanim, des Mékoubalim, mais en vain.

Ainsi passèrent 18 années pénibles pleines de désillusions en voyant nos calculs déjoués, nos espérances trompées et subissant toujours des échecs.

Le cœur brisé et la bourse vide de tous les frais médicaux, nous avons décidé ma femme et moi d’abandonner définitivement toutes ces tentatives vouées à l’échec qui faisaient partie de notre vie au même titre que les dépenses effectuées dans ce but. Nous primes alors la décision d’adopter un enfant.

A cette période pleine de confusion et de contrariété, je décidai de quitter mon travail et de chercher un nouvel emploi, ce qui avec l’aide de D. ne tarda pas à venir.

« Finis les jours de déprime » me suis-je dit. Je rentrai dans ce nouveau travail avec de nouveaux collègues où personne ne connaissait l’histoire de ma vie. Finis les conseils et les questions indiscrètes.

Les traitements médicaux sont aussi derrière nous, mises à part les prières adressées au Bon D., qui peut-être fera un miracle et nous gratifiera d’un enfant qui portera notre nom.

Par un beau matin, j’accompagnai ma femme qui se sentait un peu fatiguée chez le médecin, et pris le chemin de mon travail. A peine arrivé que le téléphone se mit à sonner. En décrochant, je reconnus la voix de l’infirmière qui me réclamait d’urgence auprès de ma femme dont l’état ne s’améliorait pas. Je rebroussai chemin tout en murmurant des versets de Téhilim. Le médecin me fit passer à son bureau où je trouvai ma femme rayonnante de joie. Ensemble, nous attendîmes le verdict du médecin qui, avec les années, apprit à nous connaître personnellement.

Le médecin, qui d’habitude rigide et sévère, se couvrit soudain le visage et se mit à pleurer. Il pleura longtemps, et nous, atterrés par son attitude, attendîmes sans prononcer un mot. Soudain il se leva de son siège tout en criant « Miracle! Miracle! » « Vous avez eu droit à un miracle, D. a exaucé vos prières, vous serez bientôt des parents heureux! ».

Encore abasourdis par la nouvelle, nous primes une ambulance qui fut mise à notre disposition pour nous conduire à l’hôpital pour faire de nouveaux examens. Naturellement, nous n’avions pas fermé l’œil de la nuit ainsi que les nuits suivantes, de joie, de bonheur et d’espoir pour le grand jour où finalement nous aurons droit à un fils qui portera notre nom.

Pendant toute cette période_là, nous ne cessâmes de prier le Bon D. que tout se passe bien. Chaque médecin que ma femme consultait ne cessait d’évoquer le grand miracle qui nous était arrivé après 18 ans de traitements longs et pénibles sans succès, pour enfin aboutir à une grossesse naturelle!!!

Au service de la maternité, il y a un mois, régnait une ambiance de fête, de joie. Certes, tous les jours des mamans donnent régulièrement le jour à des enfants, mais ce jour là, tous ressentirent que c’était un événement exceptionnellement différent. Dans quelques jours aura lieu la Brit Mila dans les salles de réception Armonot Hen (appartenant à Hasdei Naomi) à Bnei-Braq.

Certes les Téfilot adressées à D. d’intercéder pour nous furent écoutées. Mais mon cœur me murmure que cette grande délivrance nous est due grâce à mon travail à Hasdei Naomi.

Neuf mois se sont écoulés exactement depuis le jour ou je fis la connaissance d’un des membres de l’équipe de Hasdei Naomi. Il me proposa de lui signer un ordre de virement répétitif en faveur de Hasdei Naomi qui soutient des milliers de familles défavorisées. A la fin de cette entrevue je me suis retrouvé engagé moi_même au sein de cette organisation conduisant un des camions de cette entreprise de Hessed: Hasdei Naomi.

Tous les jours, je parcours plusieurs kilomètres dans tout le pays pour me pointer en fin de journée avec des tonnes de nourriture destinées à des milliers de familles déshéritées.

Et ce sont ces actions de Tzedaka et Hessed qui nous ont données droit à un si grand miracle!

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